Explain était au Colloque National Éolien 2019, voilà ce qu’on en a retenu !

Le 10ème Colloque National Éolien a été cette année, une fois encore, un vrai succès. Pas moins de 100 exposants étaient présents, parmi lesquels des entreprises dans les domaines de l’étude, du développement, de la construction, du financement et de la concertation. Autre signe positif sur le progrès de la filière en France, la salon a vu défiler 2 200 participants en deux jours !

Une filière qui a le vent en poupe

Cette année encore ce fut un discours particulièrement optimiste. Première grande victoire du secteur : celle de la compétitivité. Désormais les acteurs de l’éolien se présentent comme des producteurs d’électricité et sont capables de vendre de l’électricité à bon prix. En témoigne l’attribution de l’appel d’offre de Dunkerque qui a été fait à un prix très compétitif, inférieur à 50 euros du MGW comme le souligne Olivier Perot, directeur de France Energie Éolienne. La filière éolienne européenne est aujourd’hui leader mondial dans son domaine.

Autre grande fierté largement évoquée lors de ce salon, l’annonce du premier parc éolien offshore en France qui est en passe de se concrétiser, il est actuellement en cours de construction, tandis que plusieurs autres projets sont toujours en développement.

Conséquence de la bonne santé économique du secteur, l’éolien recrute. Ainsi cette filière est le premier employeur ENR en France comme en témoigne la présence de beaucoup d’étudiants et de jeunes lors du salon. Depuis 2016, 2 330 emplois ont été créés et 70 % des acteurs du secteur envisagent de recruter en 2019.

Avec de telles perspectives, la transition énergétique semble en bonne voie en France.

Les nouveaux horizons de la filière

Autre point majeur de ce salon : les défis auxquels fait face l’éolien aujourd’hui. Le premier enjeu, souvent évoqué par les intervenants, était la longueur et la lourdeur des procédures qui ralentissent l’aboutissement des projets sur le territoire. A titre d’exemple, un projet éolien en Allemagne dure 3 à 4 ans tandis qu’en France il ne faut pas moins de 7 années pour que des éoliennes sortent de terre.

Deuxième enjeu : l’acceptabilité. Désormais les acteurs de la filière se doivent de communiquer en amont sur leur projet afin de favoriser un contexte de concertation apaisé. Comme en témoigne l’élue, Marjolaine Meynier, il y a une très forte émotion liée à ce sujet et certaines parties prenantes aux projets peuvent avoir l’impression qu’on leur tord le bras.

Pour répondre à ces problématiques, cette année la part belle a été faite aux élus locaux considérés de plus en plus par le secteur comme les premiers maillons de la chaîne dans le développement d’un projet.

Les élus au cœur du processus de développement

Pour les élus la transition énergétique ne se fera qu’à travers la coopération des différentes échelles les unes avec les autres. Ce mot coopération est revenu à plusieurs reprises et semble être le signe d’un secteur éolien qui a réussi à s’imposer sur le plan de la compétitivité mais qui doit désormais s’insérer efficacement dans les territoires.

Au centre de ce processus de coopération, les élus. Souvent à la tête de territoires ruraux en quête de dynamisme, ils souhaitent que les projets constituent des moyens de favoriser la dynamique de leur territoire. Que ce soit à travers des plans de financement participatif, des créations d’emplois ou des campagnes d’information auprès de la population, il est clair qu’il y a aujourd’hui une véritable demande des acteurs locaux pour plus de coopération. L’objectif n’est plus simplement de s’implanter mais aussi de faire participer toutes les parties prenantes au projet.

C’est dans cette dynamique que cette édition 2019 du Colloque National Éolien a vu l’apparition de nouveaux stands avec de nouveaux acteurs sur le marché et notamment de plus en plus de plateformes de financement participatif et d’entreprises spécialisées dans le domaine de la concertation.

Les nouveaux acteurs de l’éolien

Comme le souligne le président de Vestas France, il y de nouveaux acteurs sur le salon qu’on ne voyait pas avant. Tout d’abord, des plateformes de financement participatif, qui permettent aux riverains de participer eux-mêmes, en partie, au financement du projet. D’autres entreprises se sont spécialisées dans les enjeux de concentration. Que ce soit à travers le porte-à-porte pour informer les riverains ou à travers l’analyse de l’opinion, ces entreprises proposent les services qui forment le trait d’union entre les riverains et les développeurs éoliens.

Finalement, la filière éolienne est aujourd’hui à un tournant : ayant atteint sa maturité économique, il lui reste encore à être reconnue entièrement par la société civile comme un moyen viable sur le long terme d’accomplir la transition énergétique. Cependant, à l’heure où tous les projets sont attaqués par des associations d’opposants, il reste encore du chemin à parcourir pour que les vents de l’acceptabilité soufflent enfin dans les pales de la transition énergétique !